Quand j'ai lu la plupart des test français concernant PES 2014, je m'attendais à tomber sur un jeu façon Adidas Power Soccer aux graphismes hideux et au gameplay poussièreux. Bien que convaincu par la démo, ces avis différents me laissaient quelque peu perplexe, je dois bien l'avouer. Et pourtant, et pourtant...Bien que ce PES 2014 n'est pas encore la "révolution attendue" (est-ce vraiment le but déjà ?), il n'en demeure pas moins un jeu de foot de qualité oeuvrant dans l'ombre populaire de FIFA. Voici mon verdict après une cinquantaine de matchs sur le jeu. Non, je ne suis pas un joueur vivant dans le déni ou fanboy avant l'heure, argument préféré des joueurs FIFA qui ne se sont même pas rendu qu'ils sont devenus "Anti-PES" avec le temps...Tristesse et chaud devant !
Fox Engine à la rescousse
Où plutôt "Fluidity"à la rescousse. Car contrairement à ce que l'on a pu lire dans les test de PES 2014 français (à l'international, on semble avoir fait davantage de recherches...), le titre de Konami s'appuie uniquement sur une partie du Fox Engine. Kei Masuda et son équipe ont crée leur propre moteur baptisé "Fluidity" et utilisant également la technologie Havok que l'on retrouve dans Dark Souls notamment. Le but est de ne pas répeter les erreurs du passé en possédant une base de travail "évolutive" qui permettra à la licence de franchir de nombreux cap très rapidement dans de nombreux domaines (le secret inavoué, c'est d'avoir un outil qui permet de rattraper le retard dans les animations, l'ambiance et les graphismes de FIFA 14).
Et en regardant cet opus 2014, on peut déjà constater que l'aspect graphique fut l'un des points qui fut amélioré en priorité. La palette de couleurs (notamment dans la configuration été / jour et été /nuit) est tout simplement impressionnante. Celle de la configuration hiver / jour et hiver / nuit est moins convaincante en revanche, la faute à un éclairage moins réussis. Les stades sont donc très réalistes mais hélas trop peu nombreux (une vingtaine au total). On regrettera également l'absence de la pluie et de la neige et du changement de climat en temps réel promis par Konami. Tant pis, ça sera pour l'an prochain avec la Playstation 4 et la Xbox One.
Concernant ce qui se trouve autour du terrain, le public et les photographes sont du calibre de ce que l'on trouvait dans PES 2013, en amélioré tout de même. Pas de claque visuelle à ce niveau c'est certain mais en même temps, les consoles actuelles arrivent en fin de vie, il est bon de le rappeler.
D'un point de vue général, PES 2014 est une réussite visuelle, bien que parfois inégal selon les différentes configurations et plans de caméra. Il faut du temps après tout pour maîtriser ce tout nouveau moteur et cela se sent. Comme on sent le gros potentiel de "Fluidity".
Mais tout un chacun le sait : ce qui fait la force d'un jeu de football, c'est la réalité du terrain. Et de ce point de vue là, PES 2014 fait le boulot comme il faut.
Un Gameplay proche du "vrai football"
Manette en main et dès le coup d'envoi, le choc est brutal pour ceux ayant passé des centaines d'heures sur PES 2013 (c'est mon cas). La première question qui nous vient à l'esprit est : c'est vraiment PES ?
Bien que l'aspect "robotique" fut atténué dans les précédents opus de la série, chaque joueur de PES était d'accord pour dire que niveau animation, c'était quand même largement en dessous de ce que proposait un FIFA, voire à des années lumières.
Et bien désormais, il y a un match de ce côté là. Les courses sont plus réussies, on sent désormais l'effort progressif dans un sprint, les animations du gardiens sont plus variées, les tacles sont un pur bonheur à voir tout comme le jeu aérien qui retranscrit parfaitement l'effort du joueur qui saute et boxe le ballon de la tête. Il n'y a pas à dire, c'est beaucoup, beaucoup, beaucoup mieux.
En revanche, quelques rares et petits démons du passé sont toujours présents notamment lors des courses réduites (sans utilisation du barycenter, on y reviendra) ou lors de certaines transitions des animations qui peuvent faire hocher un sourcil. Rien de méchant toutefois car l'ensemble est désormais crédible et n'a que peu de choses à envier à la concurrence, FIFA restant plus fluide dans ce domaine, sauf dans les "enchaînements de Barycentre" détaillés plus bas.
Concernant les sensations de jeu, le rythme est nettement plus lent mais peut être accéléré à tout moment grâce à un un tempo qui transpire le vrai football. On ne transperce pas le milieu de terrain adverse avec un jeu à une touche de balle et en quelques passes...C'est la grosse force de ce PES.
Désormais, il faut varier les combinaisons, repasser par derrière, toucher plusieurs fois le ballon avant de faire la passe dans le bon espace, au bon moment. Cette sensation de "vrai football" est accentuée par le "Player ID" de joueurs tels que Cristiano Ronaldo, Lionel Messi, Philippe Lahm, Iniesta, Benzema, Robben...qui ont vraiment leur propre palette de mouvements criants de vérité.
On restera ainsi bouche bée devant la façon particulière de tacler de Philippe Lahm, la course de Cristiano Ronaldo (et sa célébration "Calma Calma"), les doubles contacts d'Iniesta, la protection de balle et les passes de Xavi, la course de Benzema, la dégaine de Robben sur son flanc droit, les dribbles de Neymar, les arrêts de handball de Neuer...et la liste est encore longue, il m'arrive encore d'être étonné par le comportement spécifique d'un joueur, c'est dire.
Imaginez maintenant le tout soutenu par une bande sonore de qualité (en plein match j'entends par là, dans les menus, importez vos musiques si vous n'êtes pas fan de musique classique, opéra ou autre électro nippone) avec une foule réagissant aux différentes actions en plein match. On appréciera particulièrement le speaker qui annonce les noms des buteurs avec la foule réagissant en conséquence. Si vous êtes à l'extérieur, attendez-vous à prendre un sacré bouuuh des familles dans la tronche.En revanche au niveau des commentaires, coupez-les ou changez-les en anglais, allemand ou italien, les trois langues disponibles. On regrettera l'absence des commentaires arabes apparemment épiques.
Les ralentis sont également réussis dans l'ensemble (je n'ai pas constaté de ralentissement sur la version Xbox 360). Petite déception toutefois dans l'absence d'un véritable mode pour éditer ses buts, les trier, les renommer etc...
Mais ce qui caractérise principalement PES 2014, ce n'est pas seulement cette sensation de "vrai football" qui se dégage au bout de plusieurs heures passées dessus mais bel et bien un gameplay aux petits oignons pour les puristes de la licence et qui correspondra sans aucun doute aux joueurs FIFA désireux de découvrir une toute nouvelle expérience footballistique virtuelle.
Petit à petit, l'oiseau fait son nid
C'est exactement ce qui définit PES 2014 : la patience et la construction. Un choix totalement assumé par Masuda et son équipe qui ne plaira pas à tout le monde, c'est certain. Et on a déjà pu le constater.
Car pour produire son propre football, il faudra passer du temps dans les menus (très peu sexy...) pour configurer son style unique : pressing des avants, hauteur de la ligne défensive, distance du soutien, jeu sur les côtés...autant de paramètres différents qui permettent d'avoir un contrôle quasi total sur ce que l'on produira sur le terrain. Heureusement, la manipulation longue et fastidieuse est à réaliser une seule fois puisque l'on peut sauvegarder ses paramètres et les charger plus tard (pour les trois types de formations que l'on veut et que l'on peut changer en plein match).
Le menu de la démo. Dans le jeu final, vous verrez à droite un screenshot de votre dernier match accompagné du score et d'autres informations.
Strategie quand tu nous tiens
A cela s'ajoute également le Strategy Integrator. Un terme barbare pour les néophytes mais qui permet de lancer des combinaisons tactiques sur plusieurs parties du terrain. Vous avez un style de jeu plus axé sur les centres ? Il suffit de définir dans vos paramètres les combinaisons adéquates et les enclencher en plein match sur une double pression rapide de la gachette gauche. Face à une IA en superstar redoutable, ces combinaisons apportent un petit plus. Mais c'est bien face à un joueur humain que l'on peut véritablement fausser les pistes et créer des décalages convaincants. En parlant d'IA, celle-ci se montre au niveau en difficulté SuperStar. Bordel que c'est dur et qu'on transpire pour marquer. En dessous, elle est à l'image des gardiens par défaut : parfois monstrueuse, parfois à la rue. Mais revenons en à la tactique.
Si les centres ne sont pas votre tasse de thé, vous pouvez demander à un joueur qui a une bonne protection de balle (statistique importante dans ce PES 2014) de revenir chercher le ballon plus bas et de jouer plus en pivot dans l'axe. Toujours sur une double pression rapide de la gachette gauche au moment indiqué à l'écran.
Vous pouvez ainsi configurer trois mouvements collectifs fidèles et classiques du vrai football sur 11 parties du terrain. Combiné au style que vous aurez prédéfini à la base (imaginons un jeu davantage axé sur les ailes) vous pouvez ainsi fausser les pistes et attaquer dans l'axe en déclenchant un mouvement collectif avec un joueur jouant en pivot.
Bref, vous l'avez compris, la tactique est bien plus développée que dans FIFA 14. Elle est l'une des parties centrales du jeu. L'IA de base ne fera pas le boulot à votre place. Elle vous proposera des déplacements basiques, quelques appels par-ci par là, mais c'est bien entendu à vous de créer votre tactique. PES par défaut, c'est un peu comme une équipe qui joue sans fond de jeu et sans consignes du coach.
Malheureusement pour Konami et son interface peu pratique ainsi que sa communication trop timide sur le sujet, peu de joueurs verront un jour le véritable potentiel de PES 2014. Bien trop exigeant et demandant un certain investissement / patience. Surtout qu'en face, Electronic Arts propose une expérience football procurant un plaisir de jeu immédiat.
Du côté de Konami, on a plutôt préféré communiqué sur le Heart par exemple, encourageant mais pas encore totalement au point. La forme des joueurs est parfois en contradiction avec la motivation de ceux-ci. On a hélas trop peu d'informations sur ce petit boost mental procuré par une motivation élevée et si ce dernier peut par exemple compenser une forme (caractérisée par les flèches de couleur) moyenne, voire mauvaise.
Toutefois, la situation des joueurs (en forme, motivé ou non) permet de ne pas commencer tout le temps avec les mêmes joueurs et de faire tourner son effectif. Cela permet d'équilibrer également la donne lorsque deux joueurs humains jouant sur la même console s'affrontent. Ils peuvent par exemple déterminer un niveau de handicap pour rendre plus juste les débats. Face à l'ordinateur en super star, cela met plus de piments si Rooney est hors forme pour une finale de Champions League. Surtout que manette en main, il va falloir la jouer technique avec le Barycenter.
Le Barycentre...au centre du jeu
Passé inexplicablement sous silence, le barycentre reste LA grosse nouveauté de cet opus 2014. Désormais, vos joueurs sont totalement indépendant du ballon. En désactivant les "feintes automatiques" (activées par défaut par Konami, quelle brillante idée...) vous contrôlez totalement le centre de gravité du joueur avec le joystick droit, et vous poussez le ballon dans la direction que vous souhaitez avec le joystick gauche.
En feintes automatiques, les joueurs paraissent donc lourds à contrôler, parfois un peu trop droits comme des piquets et ayant toutes les peines du monde à se retourner. C'est sûr que si l'on a pas son pouce droit sur le joystick droit, les joueurs ne répondront pas rapidement et mettront du temps à se retourner quand ils recevront le ballon, déjà préssés par un adversaire et subissant leur impact physique.
Car balle au pied, les possibilités sont multiples. Voici une vidéo réalisée par Weedens montrant l'infime potentiel des dribbles avancés du Barycentre.
Mais le Barycentre ne sert pas seulement à dribbler, comme je l'ai dit plus haut, il sert également à se retourner rapidement quand on reçoit le ballon. En appuyant sur le joystick de droite et en dirigeant le joystick de gauche dans la direction voulue, le joueur contrôlera le ballon en faisant preuve d'une grande vivacité.
En étant arrêté et en protégeant son ballon par exemple, il est également possible de se retourner rapidement. Il faut pour cela utiliser le joystick de droite, le joystick de gauche + le bouton R1 (double pression rapide). C'est plus technique, ça fait grincer des dents comparé à la facilité déconcertante que l'on a pour se retourner dans FIFA, mais en même temps, ça fait plus simulation en termes de sensations manettes en main. Je me vois encore casser les reins à l'un de mes amis sur une feinte de corps à gauche pour un contrôle extérieur pied droit qui me permet de me retourner et prendre le meilleur en vitesse sur lui.
Même son de cloche lorsqu'il s'agit de protéger son ballon ou de jouer des bras / épaules dans les duels attaquants / défenseurs. L'orientation des joysticks tout en gardant un oeil sur le ballon pour ne pas se le faire choper est hardcore. Et c'est justemment ce côté hardcore qui donne l'impression de contrôler parfois des camions ou des joueurs pesant 30 tonnes.
Si la manipulation n'a pas été éxécutée au bon moment ou peu avant de recevoir le ballon, il ne se passera rien. Un défaut qui aurait pu être compensé si Konami avait pensé à intégrer des animations indiquant au joueur qu'il a appuyé sur la touche trop tard.
Au lieu de cela, il ne se passe rien et le joueur reste droit en se retournant au ralenti sur place. Ce qui peut entraîner un sentiment de frustration pour un type prenant en main le jeu pour la toute première fois. Surtout que les collisions ne sont pas encore totalement au point dans cet opus (et que l'arbitre est discret dans l'ensemble).
Autant dans les duels, le tout arrive à convaincre facilement, autant lorsque plusieurs joueurs se rentrent dedans, le tout peut rapidement devenir bordélique avec un temps de réaction étrange et des commandes ne répondant pas forcément comme elles le devraient. Le plus gros point noir en termes gameplay selon moi. Bref, ce n'est pas encore totalement au point et ça, il faut bien l'avouer.
Mais tout le monde s'accordera pour dire que le football c'est dur et qu'il demande de l'entraînement. D'ailleurs, celui proposé dans le jeu est basique et n'exploite pas assez les possibilité du Barycentre...Où quand Konami se tire une balle dans le pied. Surtout quand le titre donne la priorité au jeu manuel et récompense les joueurs prenant des risques techniques, que cela soit en attaque ou en défense.
Du full manuel en plein match = le bonheur ou le malheur ?
En plus de toutes ses particularités tactiques qui permettent à PES d'avoir des situations de jeu aussi riches que variés, il est possible de passer en plein match en configuration "full manuel". En maintenant la gachette L2 enfoncée, on peut ainssi mettre le ballon sur n'importe quelle partie du terrain à n'importe quel moment du match.
Quel bonheur de voir que sa passe manuelle (en profondeur, transversale ou autre) arrive à bonne destination exactement comme on l'avait prédis. La même chose est possible concernant les frappes et je vous recommande fortemment de maintenir la gachette gauche enfoncée lorsque vous frappez en dehors de la surface de réparation. Le tir sera véritablement libéré et bien différent de la frappe classique par défaut, trop peu convaincante. Par contre, il sera difficile d'attraper le cadre, je vous préviens.
"Empêchez-le de tirer en manuel, il va sortir une cacahuète !"
Un signe de plus qui montre que Konami souhaite récompenser le meilleur joueur sur le terrain. Celui qui aura eu le culot de tenter la frappe manuelle pour marquer. Un peu comme dans la réalité finalement.
A ce tir manuel s'applique également la préparation de votre frappe. Car oui, pour être plus précis, il faut préparer son tir...Logique...
Pour cela et si vous êtes démarqué, arrêtez-vous et poussez légèrement le ballon devant vous pour prendre un peu d'élan avant de frapper. La sensation et le résultat sont bien différents d'une frappe sans élan. Quel gros plus là aussi en termes de variation du gameplay, de réalisme et de situations de buts.
Un système défensif au taquet
On ne retrouve pas seulement cette sensation de liberté en attaque. En effet, outre les multiples possibilités tactiques qui s'offrent à vous pour gérer votre jeu, les développeurs de Konami ont pensé bon d'offrir au joueur différentes manières de défendre. Le pressing est redoutable dans cet opus et permet de mieux couper les espaces face au jeu court. Vos joueurs glissent beaucoup mieux sur la pelouse, ce qui est bien plus efficace pour tenter un tacle desespéré en dernier geste pour défendre (sur le retour en sprint d'un défenseur pris dans son dos par exemple).
Les tacles glissés sont criants de réalisme
Autre nouveauté que j'ai pu constater sur le tard : en maintenant la touche A enfoncée et en inclinant le joystick gauche vers son but, le joueur tiendra l'attaquant sur une distance raisonnable et anticipera beaucoup mieux ses mouvements. Cette technique permet une meilleure utilisation des appuis et du centre de gravité, notamment sur les centres qui peuvent être contrés à mi-distance par un défenseur qui saute, contrairement à FIFA où si l'on ne va pas sur le porteur du ballon au moment du centre, celui-ci passe à chaque fois.
Cette technique permet d'avoir un joueur plus en retrait pouvant anticiper un centre et le contrer bien qu'étant à plusieurs mètres de l'attaquant, tout en ayant un coéquipier pressant le joueur adverse. Bordel que c'est technique manette en main mais une fois maîtrisé, on devient "el patron" aux alentours de la surface de réparation.
Enfin pour conclure sur l'aspect défensif du titre, parlons un peu des gardiens. Je suis d'accord pour dire qu'ils sont capables du pire, comme du meilleur. Toutefois et pour nuancer le tout (c'est trop facile à mon goût de se reposer sur une IA), on peut bien souvent éviter le pire en le contrôlant manuellement. L'exercice est perilleux et demande de l'entrainement (mes premières tentatives de contrôle étaient ridicules) mais à force de perséverance, j'ai réussi à sauver pas mal de buts dans des situations décisives. Je pense notamment aux un contre un où le contrôle manuel du gardien vous permet de fausser les pistes (sortir pour revenir, se décaler volontairement d'un côté pour mieux plonger de l'autre, mieux fermer l'angle, anticiper une frappe enveloppée...) et bien entendu de soulager la défense sur corners et coups de pieds arrêtés.
Le gardien manuel, une belle nouveauté dans PES 2014 mais qui demande de l'entraînement
Et en parlant de coups de pieds arrêtés, revenons un peu dessus. C'est l'un des points faibles de cet opus 2014. La barre d'aide est franchement une mauvaise idée (bien qu'au final, je marque très peu sur coups francs) et le contrôle d'un deuxième joueur sur ces phases est moins efficace. Rien de scandaleux mais rien de transcendant non plus. Ils sont nettement en retrait par rapport au reste du gameplay et c'est quelque part dommage. Et en évoquant ce qui est en retrait, parlons des licences tiens.
Le gros plus de la Champions League...
Côté licence, Konami l'a joué fine en mettant en avant la plus prestigieuse des compétitions de football qui soit : la Champions League. Dans le domaine du contenu, c'est le (seul) gros plus de cet opus par rapport à FIFA 14. L'habillage, l'ambiance, et le tout qui tourne sous "Fluidity" (moteur basé sur le Fox Engine), ça a de la gueule...mais seulement si vous jouez avec les équipes sous licence ! Car on a tout de même du mal à s'y croire quand on affronte le London FC en quarts de final de la compétition...ou quand on voit que Dortmund, finaliste de la dernière édition n'est même pas présent dans le jeu...
..mais un contenu beaucoup trop pauvre en solo
La principale chose qui fâche dans ce PES, c'est le contenu en solo. Le mode BAL qui vous propose d'incarner un gardien, la ligue des masters, les différentes compétitions tout ça c'est sympa, mais ça manque cruellement de profondeur en comparaison d'une carrière d'un mode FIFA. C'est beaucoup trop pauvre pour que l'on trouve véritablement son compte. Si vous comptiez jouer en solo à PES 2014 et vous faire une grande carrière en légende, passez votre chemin et préférez FIFA 14.
La ligue des masters reste toutefois sympa bien que simplifiée à souhait. Et c'est là que le mal blesse : PES 2014 ne fait tout simplement pas le poids en solo comparé à FIFA 14. Surtout quand le tout reste fragile au niveau de la finition...
Un manque de finition évident...
PES 2014 est-il sortit trop tôt ? La réponse est oui, sans aucun doute. Des modes de jeux simplifiés et qui manquent de richesse mais surtout, seulement 200 visages modélisés ! Si les grandes stars sont vraiment impressionnantes dans le jeu, les joueurs moins populaires mais pourtant bien connus des footeux sont honteux. La palme du joueur le plus laid revient toutefois à Rafael de Manchester United, suivi de très près par Touré de Manchester City.
LOL
Ce manque de finition se ressent également lors des cuts scenes qui montrent des chutes de framerate incompréhensibles car absentes de la démo. Tout ça sent la finition à la vite c'est certain. Et si les joueurs n'ont pas connaissance que Konami compte proposer gratuitement et progressivement des mises à jour pour les visages des joueurs, inutile de dire qu'ils iront voir (à juste titre) ailleurs. On juge après tout un jeu en boîte bien qu'il est important de nuancer que la qualité s'améliorera dans certains domaines d'ici quelques semaines...
...en attendant les mises à jour / patchs
Oui le contenu de PES 2014 est très pauvre (en dehors de la Ligue des Champions) et des sélections nationales (au nombre de 81 contre 41 dans FIFA 14), oui les modes de jeux solo sont décevants et oui certains joueurs pourraient être les nouvelles mascottes de la marque Playmobile. Mais n'oublions pas que des mises à jour ainsi que des patchs arriveront prochainement. On trouve facilement sur internet des tutoriels pour faire de son PES 2014, un jeu aussi riche que FIFA concernant les licences et les visages. Ce n'est pas normal certes pour un joueur lambda de devoir en arriver là pour avoir le jeu de foot le plus complet possible, mais cela reste une solution gratuite qui prend au final très peu de temps et qui permet de customiser son jeu à souhait par l'ajout de licences, chants de supporters, ballons, chaussures...
Et inutile de vous dire qu'avec un tel gameplay, ces modifications amélioreront considérablement l'expérience de jeu. Comme à la belle époque de l'ère PS2 où l'ajout d'un patch ligue des champions nous avait tous rendu fou.
Conclusion
En conclusion, PES 2014 reste à l'heure actuelle et en solo (je proposerai un test multi d'ici quelques semaines) bien inférieur à ce que propose FIFA 14 en termes de contenu et modes de jeux. La prise en main exigeante et technique peuvent également le rendre moins bon sur le court terme. FIFA 14 reste plus fun, plus cool, plus simple manette en main et visuellement.
Quand on est entre pote le soir, on a pas forcément envie de se prendre la tête dans le menu formation. EA l'a bien compris en proposant une IA qui bouge et propose des tas de solution dans tous les sens, quitte à en faire de trop cette année. On comprend comment ça marche en quelques minutes quand il faut sortir le doliprane pour PES et ses configurations au préalable. Par défaut, FIFA 14 est et reste donc bien supérieur au titre de Konami. Surtout que cette année, le Pure Shot amènera son lot de buts spectaculaires et de sensations fortes.
Toutefois, si un fossé existait entre les deux licences avant cette édition, celui-ci s'est considérablement réduit cette année. L'utilisation judicieuse du Barycentre, les possibilités manuelles, la liberté de jeu générale ainsi que les possibilités tactiques bien au dessus de ceux proposés par la concurrence font de PES 2014 une alternative solide aux joueurs allergiques au gameplay du titre d'Electronic Arts, restant malgré tous ses efforts, trop scripté pour le Hardcore Gamer.
Il faut de tout pour faire un monde. Les petits gars de Konami l'ont bien compris en proposant une simulation exigente, demandant du temps, de l'investissement...mais qui ne plaira pas à tout le monde.
Le tout est au final suffisament excellent pour faire le bonheur des joueurs plutôt oldschool qui préfèrent la difficulté dans la réalisation du geste technique ou de la frappe manuelle au moment T, au football spectaculaire et plus accessible guidant le joueur dans sa construction et sa façon de jouer. Un peu comme dans un parc d'attraction où FIFA serait le manège ultra cool visuellement et qui propose des sensations fortes instantanément, et où PES serait un grand huit avec une montée très lente de 200 mètres de haut. On s'ennuie au début, mais quand le tout est lancé, on prend un plaisir incomparable.
En attendant le prochain test du mode multijoueur qui semble lui aussi avoir repris quelques couleurs (bien que pour le moment, le lancement online semble bien chaotique) ce n'est donc pas cette année que PES fera l'unanimité. Mais est-ce réellement le but de Konami ?
Car on en est à se demander en regardant tant de complexité au niveau du gameplay si l'éditeur nippon n'a finalement pas fait le choix de viser un public totalement différent. Il faudra attendre la next-gen et PES 2015 pour en savoir plus et si la firme assumera totalement le côté hardcore de son jeu phare. Moi je dis oui en tout cas et je retourne me faire un match en attendant.
Note générale en solo : 16/20
A essayer avant d'acheter (39€), prend tout son intérêt en multi (test à venir) et en Super Star face à l'IA.
Les plus Les moins
- "Fluidity" by Fox Engine - Les commentaires
- Le jeu aérien dynamique - Les modes de jeux solo, trop pauvres
- Ça transpire le football, le vrai ! - Des contacts parfois étranges
- Le Barycentre - Le manque de finition évident
- L'ambiance sonore bien meilleure - Manque de stades, pas de pluie
- Les tacles : jouissifs et variés - Le nouveau système de coups francs
- Le Player ID des stars - Côté Hardcore en prise en main
- Côté Hardcore en prise en main - Moins fun que FIFA en solo
- Ce Gameplay, c'est quand même quelque chose
- Le prix : seulement 39 €